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les techniques de la restauration de tableaux
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Les points essentiels de la déontologie en restauration conservation d’œuvres d’art

Ils devraient être exigés pour toute œuvre, quelque soit sa valeur.

Le restaurateur est au service du patrimoine et de l’artiste, il ne doit en aucun cas se substituer à lui (même s’il peut être capable de faire mieux, pour les œuvres dites secondaires).

Le but est de mettre en évidence l’œuvre originale.


Par le nettoyage et l’allègement des vernis oxydés, nous nous rapprochons des tonalités d’origine (il y a toujours vieillissement normal des matériaux, mais certains vernis, surtout si plusieurs couches ont été appliquées,  jaunissent, brunissent en vieillissant et changent l’effet général (ex : le bleu devient vert).).
Par contre cette étape est irréversible et des tests sont faits pour ne pas endommager la couche picturale originale. Certaines œuvres sont finalisées par des glacis (composition proche du vernis avec quelques pigments) et de ce fait sont très fragiles et peuvent être détruites par un nettoyage trop puissant.
Par la suppression de repeints (couches de peinture sur l’œuvre datant d’une époque où la déontologie n’était pas définie, ou posées par des personnes peu scrupuleuses…) ou de retouches qui sont gênantes esthétiquement car elles ont viré (les couleurs ont changé) et provoquent des tâches disharmonieuses.
Ceci est possible seulement si les moyens utiles pour leur suppression  n’altèrent pas l’œuvre. En effet quelquefois, une peinture à l’huile a été mise sur une peinture à l’huile,  nous sommes donc face au même liant et donc au même solvant capable de les supprimer, l’intervention est alors trop périlleuse, sauf si elle peut s’effectuer mécaniquement (scalpel) et que les deux couches sont bien distinctes. Par contre si entre ces deux couches de même liant, l’huile, il y a plus de 80 ans et moins de 80 ans avec la dernière, le stade de polymérisation n’est pas le même, ce ne seront pas les mêmes solvants agissants. Il est alors possible de supprimer la couche ajoutée sans altérer l’originale.
Il existe aussi les « repeints de pudeur », très à la mode à certaines époques pour cacher des parties  (comme le sexe d’enfant, surtout le petit Jésus) ou des attributs de Saints (pour en glorifier un autre).
Suivant les cas, ils sont souvent conservés car ils témoignent d’une histoire. S’ils sont supprimés, une documentation précise photographique est faite pour conserver la trace de son histoire.
Dans la même idée, certaines œuvres ont traversé les guerres, et leur iconographie a pu être l’enjeu d’intervention  (trous de balles ciblées, lacérations, repeints …). Expression d’un évènement…
De même les « peintures primitives » sur bois du XIII°, XIV°, XV° siècle, ont été griffées, grattées, au niveau des visages des « mauvais», des « méchants » (comme Judas ou les soldats romains), témoins de la ferveur des chrétiens qui ont prié et « agi » devant ces œuvres.

La réversibilité de l’intervention est l’enjeu principal de la restauration conservation de l’œuvre.


En effet, comme nous avons pu le voir (repeints), une intervention peut ne pas être anodine.  Le but est que notre intervention puisse être enlevée facilement, même dans plusieurs dizaines d’années, sans l’emploi de solvants forts, pour ne pas abîmer l’originale. Car le rôle du restaurateur est de conserver l’originale. Des tests de vieillissement et de solubilité ont été fait avant l’utilisation des différents produits.
En effet, nous ne pouvons peut être pas résoudre tous les problèmes posés maintenant,  mais dans quelques années nous pourrions avoir des solutions meilleures et nos successeurs ne doivent pas être « bloqués »  par nos actions.
Nos réintégrations avec des liants de bon vieillissement peuvent également virer dans le temps et  pourront ainsi être remplacées facilement.
Deux étapes sont par contre irréversibles et doivent être entreprises en toute conscience de cela :
Le nettoyage qui par définition est la suppression de.. Il est donc impossible de revenir en arrière.  La documentation photographique est très importante ici.
Le refixage de l’œuvre. Il consiste à maintenir en place les soulèvements de la couche picturale.  Nous introduisons un adhésif pour conserver les écailles. Il se situe principalement entre la couche colorée et la préparation ou le support, ou entre deux couches colorées. Il ne peut donc être supprimé.  Seul l’excèdent peut l’être facilement. Mais son rôle est essentiel et ultime, la conservation de l’original. Si nous n’intervenons pas, les soulèvements s’élargissent, les écailles tombent et l’œuvre est de plus en plus lacunaire.  Cela peut être considérer comme une part de son histoire mais en sachant que la perte est inéluctable.

La Charte de la restauration (1972, premières propositions en 1931…) regroupe  les points de la déontologie de toutes les œuvres (pas seulement picturales) en articles.

Un des articles rappelle que « la restauration doit se baser sur le respect de la substance ancienne et de l’authenticité archéologique. Elle s’arrête où commence l’hypothèse ».
« Art 1 : Toutes les œuvres d’art de toutes les époques, dans l’acception la plus large, allant des monuments aux œuvres peintes et sculptées, même réduites à des fragments et  depuis le vestige paléolithique jusqu’aux expressions figuratives de cultures populaires et  de l’art contemporain, quelqu’en soit le propriétaire (particulier ou organisme) sont l’objet , EN VUE DE LEUR SAUVEGARDE ET DE LEUR RESTAURATION, des instructions suivantes, sous le nom de « Charte de la Restauration 1972 ».